Deux tiers des Français pensent que le président Emmanuel Macron n’a fait aucun effort pour changer son style de leadership monarchique et condescendant suite à la crise des gilets jaunes, selon un sondage publié jeudi dernier.

Le sondage réalisé par Elabe a révélé que 66 % des Français pensent que les « méthodes » et le « style » de M. Macron restent inchangés, bien qu’ils soient les deux principaux moteurs de la révolte antigouvernementale qui a secoué la France et gravement sapé son autorité. Quelque 34 % des personnes interrogées ont cependant déclaré que le jeune centriste avait été humilié par la rébellion et qu’il cherchait à se défaire de sa réputation d’arrogance à la suite de ces troubles. Cinquante-huit pour cent des personnes interrogées ont déclaré que la crise de la veste jaune n’avait eu « aucun impact » sur les politiques sociales et économiques sévères de M. Macron.

Le sondage de la chaîne d’information continue BFMTV a également révélé que 64 % des électeurs sont « pessimistes quant à l’avenir de la société française ».

M. Macron, 41 ans, est arrivé au pouvoir en mai 2017 avec de grands espoirs de reconstruire la France à partir de son centre et de secouer la politique.

Mais l’élan vertigineux de sa présidence a été ébranlé par le mouvement du gilet jaune, dont les membres ont organisé des rassemblements hebdomadaires parfois violents contre les inégalités sociales.

Les protestations ont commencé à la mi-novembre au sujet des hausses prévues des taxes sur les carburants et du coût élevé de la vie, mais elles se sont rapidement transformées en une rébellion plus large contre M. Macron et sa campagne en faveur des réformes économiques.

Amèrement critiqué pour avoir souvent l’air indifférent aux luttes quotidiennes des gens, M. Macron a depuis adopté une attitude moins conflictuelle et a tenté de montrer un côté plus attentif.

En avril, il a promis des réductions d’impôts d’une valeur de quelque cinq milliards d’euros en appelant à un retour à l’ordre public.

Il a dit que les réductions seraient financées par l’élimination des allégements fiscaux pour les entreprises, l’allongement des heures de travail et la réduction des dépenses publiques.

Ces mesures sont venues s’ajouter à un ensemble de réductions d’impôts et de compléments de revenus d’une valeur de 10 milliards d’euros qui a été annoncé au plus fort des troubles en décembre.

Le gouvernement centriste, qui a admis que la crise sociale avait conduit de nombreuses personnes à se sentir « en colère et impatientes pour le changement », a déclaré en juin qu’il était temps de relancer l’agenda des réformes avec ce qu’il a appelé un « Acte II », après des mois de reconstruction de capital politique.